« Ce livre comble, fort heureusement, une lacune. Il contribue tout d’abord à une connaissance plus fine de l’Iran, pays qui a certes fait l’objet de solides études universitaires et de quelques ouvrages de vulgarisation, mais dont les médias occidentaux donnent trop souvent une image manichéenne ou tronquée. Surtout, il brosse une fresque de la presse iranienne qui a vu le jour il y a plus d’un siècle et demi et analyse le rapport de force qui a toujours existé entre les moyens d’information et le pouvoir absolu chaque fois que ce dernier a voulu les contrôler ; il étudie aussi la dialectique entre les médias et la société civile qui s’influencent mutuellement. Or ce sont là des thèmes mal connus qui ont rarement retenu l’attention des spécialistes de l’Iran en France… »
Extrait de la préface de Paul Balta, envoyé spécial du journal Le Monde en 1978-1979 et ancien directeur du Centre des Etudes de l’Orient Contemporain à Paris III Sorbonne.
L’Iran a longtemps évoqué des hordes en colère, brandissant un poing menaçant contre l’Occident, et des cohortes de femmes voilées de noir. Mais depuis quelques années, l’idée que la société civile demeure vivante est réapparue. Vingt ans après la Révolution de 1979 - troisième épisode séculaire de réveil des Iraniens contre la tyrannie, c’est une conscience politique, mûrie par l’expérience d’une théocratie autoritaire, et méfiante à l’égard des idéologues, qui se manifeste.
L’aspiration à un Etat de droit s’accompagne désormais d’un rejet de l’action violente en politique. Pour exiger le changement, une presse nouvelle émerge. Elle se fait le miroir d’une société en quête de liberté et de justice. Elle soulève des débats philosophiques, ose protester contre les crimes politiques et dénoncer l’arbitraire du système, des ses piliers et de ses hommes. La mise sous scellés des journaux ne suffit plus à faire taire une contestation radicale à l’heure où les publications électroniques bousculent les modes de censure traditionnels ? N’est-elle pas l’ultime refus du pouvoir d’entendre le mécontentement populaire qui résonne dans la rue ?
Ancienne élève de khâgne classique et diplômée de Sciences-Po Paris, Sepideh Farkhondeh poursuit une thèse sur la société civile, à l’Ecole Doctorale de l’IEP.
Table des Matières
Préface 7
Prologue 15
Chapitre Premier : Arrière-plan historique 19
La dialectique des médias et du pouvoir jusqu’aux années 70 21
Le contrôle des médias, une préoccupation séculaire 21
La liberté d’expression, une exigence séculaire 25
Censure et renaissance intellectuelle 29
L’éveil de la société civile 29
Contrôle, censure et propagande 32
Espoirs révolutionnaires et désenchantements 37
Le Printemps de la Liberté – Bahâr-é-Âzâdi 37
Islamisation et censure 40
Chapitre Deuxième : Renaissance de la presse écrite 45
Fin de la guerre et naissance d’une presse de
réflexion 47
L’activité éditoriale et l’essor de la presse périodique 48
Une réflexion audacieuse 52
Persistance des contraintes et des périls 53
Disparitions suspectes 55
Emergence d’une presse nouvelle 57
Un esprit nouveau 59
La présence des jeunes et des femmes 65
Les acteurs de la nouvelle presse : la fin du clivage
entre « les nôtres et les autres » ? 71
La presse féministe 76
Quelques Portraits 78
Un débat de fond 80
L’engagement de la presse 91
Le combat pour le respect des droits 91
Politisation 98
Succès 101
Chapitre Troisième : Répression et nouvel
ordre communicationnel 109
Les causes de la répression 111
Le pouvoir critique de la presse et sa faiblesse institutionnelle 112
Des prétextes exploités par un système arbitraire 118
Le problème de l’accès à l’information 121
Les radios étrangères 121
Les actions civiles et leur impact médiatique 129
Nouvel ordre communicationnel 133
L’élection présidentielle, les médias et la nécessité
d’une communication politique 133
Opportunités nouvelles d’expression : l’essor
d’Internet 144
Épilogue 159
Bibliographie 163
Table des Matières 169
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