"Le Parlement néerlandais vient d’inclure dans le budget 2005 la somme de 15 millions d’euros destinée à mettre sur pied une télévision en langue persane émettant par satellite vers l’Iran", rapporte le site persan de BBC News Online. L’initiative est venue de la députée d’origine iranienne Farah Karimi, qui a élaboré ce projet "dans la perspective de protéger les journalistes iraniens en exil et leur permettre de diffuser une information indépendante à destination de la population iranienne".
Sina Motalebi, auteur de l'article sur le site de la BBC, est précisément lui-même un de ces journalistes-blogueurs actuellement en exil. Il a notamment subi des pressions lorsque son père, pourtant inactif sur le plan politique, a été arrêté pendant plusieurs jours en Iran. Selon Farah Karimi, le financement institutionnel de cette télévision, "qui accordera une place importante aux droits de l’homme", n’affectera pas son indépendance : "La BBC, bien que financée par l’impôt, a réussi à garder son indépendance et n’est donc pas liée à la politique de l’Etat."
La proposition a été soutenue par la formation de Farah Karimi – le parti écologiste de gauche Groen Links, opposition – et par le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, libéral) qui fait partie de la coalition actuellement au pouvoir aux Pays-Bas. Le ministère néerlandais des Affaires étrangères s’est opposé en vain au vote de cette enveloppe financière. "En effet, le contexte des relations diplomatiques entre les Pays-Bas et l’Iran, ainsi que la poursuite du dialogue entre l’Iran et l’Union européenne (dont les Pays-Bas assurent actuellement la présidence), ne poussent pas les instances diplomatiques de ce pays à soutenir ce projet", écrit Sina Motalebi.
Ce vote ne devrait donc pas ravir les autorités iraniennes, même si Farah Karimi estime qu’"il n’y a pas de raison pour que ce projet affecte les relations entre les deux pays, dès lors que cette télévision n’aura pas de lien avec les institutions de l’Etat néerlandais".